lundi 27 août 2007

La Focale



Parfois, il tombe un petit crachin sur la ville. Les pavés commencent à luire, et à la tombée du jour, les lampadaires dorés s'allument. Ils ne sont pas bien hauts, leur lueur donne l'impression que l'on est entré dans le monde du "Château" de Kafka. On passe dans la Vieille Ville à cette heure si particulière où le ciel reste bleu mais où le soleil a disparu, on traverse le Pont Charles alors que doucement la ville change de robe. La musique stockée dans le lecteur mp3 colle exactement au film que l'on est en train de se passer.

C'est justement à Prague que j'ai commencé à soigner l'image de mes photos; j'y suis resté un an, j'ai eu le temps de satisfaire ma soif de clair-obscurs et de couleurs pastel.
Retour à Paris, petit désenchantement. Paris a au prime abord moins de choses à cacher que la "Capitale magique de l'Europe". On s'attache aux portraits, les monuments ont toujours un goût de raté sur une photo de Paris. Et puis on cherche des heures indues, on trouve de l'originalité, on part à la quête des petites choses du décor et des petits moments de la vie d'une ville.
Dans quelques heures d'ici je serai à Montréal. Puis je voyagerai encore ensuite. Bienvenue sur D'ici et d'Ailleurs.


Pierre

Raymond Depardon a dit qu'un photographe se devait d'apprécier la solitude. Je ne serais pas photographe. J'aime trop les gens pour m'accomoder de leur absence. C'est peut-être là d'où vient mon engouement pour la photographie; cette envie de capter l'humanité, de la figer sur papier pour mieux l'apprécier. Je manque encore de recul pour pouvoir exprimer clairement ma passion, mais c'est simplement l'envie de saisir l'instant magique où le beau est sublimé par un simple soupir, un geste distrait, ou un nuage égaré filtrant la lumiére. Tout ça n'est qu'affaire de poésie et d'amitié, mes premiers clichés ayant pour sujets mes amis ou ma chére et tendre.

La patience me fait encore défaut. Rattrapé par ma fougue, je défaille devant les piétres clichés que j'arrive à tirer de mon appareil.. D'où la quête utopique de la photo parfaite, souvent compromise par un incurable sentiment d'insatisfaction. L'horizon nouveau de mon objectif semble encore trop vaste et incontrolable... Je continue de chercher l'inspiration ici ou ailleurs, entre amis, et sous la bienveillance d'observateurs critiques.

PJ

Aucun commentaire: